UN MOTEUR !

L’aviation pollue ! L’aviation participe au changement climatique ! Oui, comme tout ce qui utilise de l’énergie fossile (pétrole, charbon, gaz) sur notre planète. Mais comme l’a dit Jean-Luc Charron Président de la Fédération Française Aéronautique l’empreinte énergétique de notre aviation (de loisir) n’est pas marginale : elle est infinitésimale.

En Suisse, l’aviation de loisir (moteur à piston) est responsable de moins de 0.07% des émissions de gaz à effet de serre. (Source Office Fédéral de l’Environnement et Office Fédéral de l’Aviation Civile, état 2007)

Malgré tout, faire l’apologie du moteur à explosion et de l’aviation en 2023 deviendrait presque un acte de courage, la faute à quelques extrémistes écologiques ancré dans leurs certitudes et bien décidé à faire de l’aviation le souffre-douleur des émetteurs de CO2. Dans quelques années, j’en suis sûr, on se déplacera sur la route ou dans les airs sans polluer, des solutions existent déjà : électrique, hydrogène, carburant solaire.. Mais pour notre RV-10 et pour l’instant ça sera un bon vieux Lycoming !

17 mars 2023, après 8 mois de retard, il est finalement là, ce magnifique 6 cylindres à plat de 260 chevaux qui dans quelques mois devrait emmener Spirit of Sion dans son élément ! Impatient de préparer sa pose j’avance quand même sur les carénages en fibre de verre et termine l’installation des antennes et du système statique puis la fermeture définitive des structures de fuselage. 2 séances de rivetage avec l’aide précise et efficace de Vasita suffiront.

Puis les choses sérieuses commencent ! Mais rapidement je déchante en réalisant que les 4 amortisseurs moteur en caoutchouc reçu il y a quelque mois ne sont pas les bons, erreur d’étiquetage de Van’s qui renvoie les pièces correctes gratuitement et sans délai, quel service ! Une semaine plus tard les amortisseurs sont là mais impossible de serrer au bon couple les pattes de fixation avec mes outils, après avoir inutilement commandé et attendu moultes adaptateurs eux aussi inutilisable, Xavier un autre constructeur de RV-10 m’aiguille sur la clé à la forme miracle, re commande, re délai !

L’acte final de ce petit exercice de patience aura lieu en découvrant que la grue d’atelier qu’un ami m’avait prêté ne tient pas le poids du moteur plus de quelques secondes. Service complet de son vérin hydraulique mais rien n’y fait. Les semaines passent mais pas grand-chose avance. Ce matin pluvieux de fin avril un escargot me tient compagnie au petit déjeuner, est-il là pour me faire comprendre quelque chose ?

Quelques jours plus tard, je trouve une grue de compétition à louer dans un garage de la région, tout semble finalement prêt pour le mariage moteur-fuselage… Le Lycoming puis, dans la foulée, l’impressionnante hélice MT tripale sont enfin montés. Quelle étape ! Je redescendrais plusieurs fois à l’atelier ce soir-là… Ces 5 caisses, ces centaines de kilo d’aluminium, ces boulons, ces pièces en fibre de fibre de verre, ce moteur maintenant, sont en train de se transformer en avion, dans notre garage, c’est fou !!

L’escargot avance lentement mais il avance, et c’est ça qui est important…

 

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